PADDY CHAYEFSKY

Paddy Chayefsky, né Sidney Aaron Chayefsky, est un scénariste américain né en 1923 dans le Bronx de parents Juifs ukrainiens et mort en 1981 à New York. Chayefsky a travaillé dans les médias, de la radio à la télévision en passant par le cinéma, mais il est surtout connu pour ses nombreux scénarios de films parmi lesquels Marty de
Delbert Mann, Paint Your Wagon de Joshua Logan, The Hospital d’Arthur Miller ou Network de Sydney Lumet. Ce dernier, récompensé par de nombreux prix, est devenu une sorte de classique culte et compte parmi les films marquants des années 1970.
Il étudie les langues à l’université Fordham et s’engage dans l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est à ce moment qu’il reçoit le surnom de Paddy. Chayefsky est mort à New York d’un cancer en août 1981, à l’âge de 58 ans.

Transcription et traduction du discours prononcé le 24 février 1971 :

Introduction par Israël Miller : Je suis heureux d’inviter à présent un auteur de théâtre, Mr. Paddy Chayefsky.

Vous serez tous reconnaissants de savoir que je n’ai pas préparé d’allocution. En fait, je ne serai ici que quelques minutes. Ceci est la première conférence du genre à laquelle j’assiste. Je suis complètement innocent sur ces questions. Je suis venu ici uniquement pour mon propre bénéfice éducatif afin d’apprendre ce que je pourrais faire pour aider les Juifs. Parce que je présume que c’est pour cela que nous sommes tous ici.

Je vais vous dire, je pars d’ici sans savoir ce que je peux faire et comment aider. Ce n’est pas une chose très agréable à dire, mais je suis un peu fatigué des cris du cœur pour les Juifs, des appels à la conscience universelle et même des hommages à nos frères courageux. Nous savons tous ce que nos courageux frères ont fait pour nous. Nous connaissons tous la dignité qu’ils nous ont donnée, nous savons tous, dans nos âmes, la fermeté de l’esprit dans le renouveau du judaïsme. Je pense que la question que cette conférence aurait dû se poser est la suivante : que diable pouvons-nous bien faire pour eux ?

J’aurais donné cher pour voir un orateur de moins de 30 ans sur cette plate-forme. J’aurais préféré voir plus de cris de colère, de huées, de cris, de signes de la vitalité que nos frères russes semblent avoir.

Mais nous ne voulons pas, j’espère, terminer sur des voeux pieux comme cela se fait à certaines réunions d’associations.

Il s’agit ici d’une Conférence internationale, sans doute de toutes les communautés juives, nous devrions être en mesure de faire plus que d’émettre un cri de douleur. Je n’ai aucune suggestion moi-même. Comme je l’ai dit, je suis venu ici pour apprendre. J’aimerais partir avec quelque chose de plus qu’un cri de douleur et un appel à la conscience du monde, ce qui n’a jamais vraiment porté ses fruits auparavant.