ISRAËL MILLER

Rabbi Israël Miller, ancien président de la Conférence juive américaine sur le judaïsme soviétique, est le président actuel de la Fédération sioniste américaine.

Transcription et traduction du discours prononcé le 24 février 1971 :

Membres du Présidium, Membres de notre symposium, Délégués et Amis,

Cette session est répertoriée dans notre programme sous le titre « Le judaïsme soviétique – l’appel à la conscience ». Le président initial de cette session aurait dû être le distingué président de l’Université hébraïque, Avraham Herman, président du Conseil public israélien pour les Juifs d’URSS. Il est malheureusement malade et j’ai été désigné par le Présidium pour le remplacer. Je m’appelle Rabbi Israël Miller, je suis l’ancien président de la conférence américano sur le judaïsme soviétique et l’actuel président de la Fédération sioniste américaine.

Les participants à notre symposium de ce soir sont des hommes d’art et de lettres exceptionnels. Leurs noms, j’en suis sûr, vous sont familiers, et dans un petit moment, je vous les présenterai afin que vous puissiez mettre un visage sur leur nom. Pour l’essentiel, notre symposium se déroulera en anglais, nous entendrons le professeur Butelman en espagnol, M. Mann, représentant des écrivains yiddish et du Pen Club international, en yiddish, et Avraham Shlonsky en hébreu.

Le problème de la situation critique des Juifs soviétiques, auquel nous sommes confrontés, n’est pas seulement un problème politique qui exige des décisions politiques, c’est également un problème moral. Nous ne désespérons pas de l’influence de la moralité sur les actions des nations, même dans un pays qui semble être sourd au cri du cœur. Ce cri du cœur, émanant de cette Conférence est en fait un appel, qui a bien sûr des implications pour l’action. Après tout, nous sommes un peuple né avec le précepte : Naase Venishma – nous ferons et nous écouterons. Mais l’action doit aussi découler d’une compréhension, mieux encore, d’une expérience de la question morale. Il nous est difficile de nous mettre à la place des Juifs soviétiques dans nos schémas de pensée, même après avoir rencontré et écouté les témoignages émouvants de ceux de notre peuple qui, il y a trois semaines à peine, ont modifié leur mode de vie et, Beezrat hashem – avec l’aide de Dieu, ont fait l’Aliya, (c’est à dire l’immigration de l’Union soviétique vers Israël).

Les arts et les mots d’artistes talentueux, utilisés habilement, nous donnent l’opportunité de compatir, de nous sentir keilu – comme si, nous étions avec eux physiquement et spirituellement. Sefer toldot adam – le Livre des Origines nous raconte, nous relate l’histoire de l’Homme Complet. L’Homme Complet nécessite la connaissance du passé ainsi que celle du présent voire également celle d’une projection dans le futur. C’est ce que nous allons essayer de vous donner ce soir.

Puisque notre programme prendra la forme de présentations et de discussions, et puisque notre panel est maintenant au complet, permettez-moi de vous présenter nos intervenants, par ordre alphabétique. Je vous demanderai de vous abstenir d’applaudir jusqu’à ce que j’aie présenté l’ensemble du panel :

Enrique Butelman, professeur de sociologie, Argentine,
Paddy Chayevsky, auteur de pièces de théâtre, États-Unis,
Haskel Feivel, journaliste, Grande-Bretagne,
Emmanuel Litvinoff, auteur, Grande-Bretagne,
Mendel Mann, auteur yiddish, France,
Arthur Preminger, producteur de films, États-Unis,
Gershon Scholem, professeur d’histoire, Israël,
Avraham Shlonsky, poète, Israël,
et Elie Wiesel, auteur.