ALBERT SABIN

Albert Bruce Sabin (1906 – 1993), né en Pologne sous le nom de Abram Saperstejn, est un médecin et chercheur américain dont la découverte la plus remarquable fut le vaccin antipoliomyélitique oral dans les années 1960, quelques années après la mise au point par Jonas Salk d’un vaccin inactivé. Il a reçu en 1965 le prix Albert-Lasker pour la recherche médicale clinique. En 1921 , il émigre avec sa et change son nom en Sabin. De 1969 à 1972, il vit en Israël, où il est président de l’Institut Weizmann de Rehovot. Sabin a refusé de breveter son vaccin, renonçant à toute exploitation commerciale par les industries pharmaceutiques, afin que le bas prix garantisse une diffusion plus large du traitement.
Du développement de son vaccin, Sabin n’a pas gagné un sou et a continué à vivre de son salaire de professeur. Le Sabin Vaccine Institute a été fondé en 1993 pour poursuivre le travail de développement et de promotion des vaccins. Pour commémorer le travail de pionnier de Sabin, l’institut décerne chaque année la médaille d’or Albert B. Sabin en reconnaissance de ses travaux dans le domaine de la vaccinologie ou dans un domaine complémentaire.

Le Dr. Sabin présidait la séance officielle du mardi 23 février 1971. Nous ne possédons pas d’enregistrement de son intervention. Toutefois, certains passages de son discours apparaissent dans l’ouvrage de Richard Cohen, Let My People Go (Popular Library Eagle Books Edition, p. 130 et 131). Ce sont ces extraits que nous reproduisons ici.

Je suis venu vivre en Israël non pas parce que je manquais d’une riche et gratifiante expérience aux États-Unis. Je suis venu car je voulais faire partie de la période la plus historique, l’aventure la plus historique du peuple juif. Et c’est pour cela que les Juifs soviétiques veulent également venir en Israël, pour partager cette période historique avec le peuple juif.

Nous ne sommes pas ici pour discuter du système soviétique ou de l’idéologie. Notre but est humanitaire, notre discussion concerne les Juifs qui veulent quitter l’union soviétique pour aller en Israël. La question n’est pas combien ils sont; nous ne sommes pas concernés par des données numériques. Notre sujet concerne ceux qui veulent partir : qu’ils ne soient pas persécutés, ni discriminés à cause de leur souhait. Si l’Union Soviétique ne croit pas qu’Israël est leur patrie (…) il faut relire ce que Andrei Gromyko a dit aux Nations Unies en 1948, en soutenant la création de l’Etat d’Israël :
« Le fait que les pays d’Europe occidentale n’ont pas réussi à défendre les droits élémentaires du peuple juif ni de les protéger contre la violence des exécuteurs fascistes, expliquent l’aspiration des Juifs à établir leur propre pays. Il serait injuste de ne pas tenir cela en considération et de dénier le droit du peuple juif de réaliser son aspiration. »

Laissons l’Union Soviétique délivrer ce droit à ceux qui veulent s’en aller et s’associer pour réaliser cette aspiration.